Littérature·Romans

Sista

Sista est un roman écrit par Kim Chi Pho et publié aux Éditions Lemart.

La Petite Histoire :


Ghislaine vit au Rwanda lors du génocide de 1994. Elle est enceinte et va être confrontée à faire des choix qui vont la mener jusqu’en Belgique où son passé va la rattraper.

L’avis de la Belette :


J’ai suivi avec avidité le parcours de Ghislaine mais aussi celui de Charles que je vous laisserais découvrir au cours de votre lecture. Ces 2 destins sont inextricablement liés et vont feront voyager aussi bien en Afrique qu’en Europe mais également culturellement.


Il s’agit ici d’amour sous différentes formes : celui d’une mère pour son enfant, celui d’un père pour son enfant, mais aussi de l’amour, celui qui fait vibrer et fait gravir des montagnes et qui blesse parfois aussi.


C’est une écriture parfois crue mais ça se lit relativement bien. C’est une histoire aussi tragique que douce. Et même si on voit rapidement où cette intrigue nous mène, je me suis laissée porter par cette histoire qui traite non seulement de l’amour comme je le disais précédemment mais également du déracinement, de l’intégration et du besoin vital pour certaines femmes de devenir mère.
J’aurais juste apprecié que la fin soit un peu plus développée.

Kim Chi Pho est une auteure que j’ai découvert avec ce 3ème roman et je suis curieuse de découvrir ses précédents.

Merci @thebooktrotteuses pour cette belle découverte.

Littérature·Romans

La Fracture

La fracture est un roman écrit par Nina Allan et publié aux Éditions 10-18.

La Petite Histoire :

En 1994, dans la région de Manchester, Julie, 17 ans, disparaît après avoir dit à ses parents qu’elle allait chez une amie. Vingt ans plus tard, une femme réapparaît en prétendant être Julie. Qui est-elle vraiment ?

L’avis de la Belette :

C’est un roman bien étrange que celui-ci. L’auteure mêle différents genres dans le fond et sur la forme, ce qui m’a beaucoup perturbé dans ma lecture. Ce mélange des genres a aussi contribué au fait que l’auteure m’a perdu et que ce fût une lecture difficile pour moi. J’y ai retrouvé beaucoup de longueurs et je n’y retournais pas avec envie.

Et pourtant le pitch de départ avait tout pour me plaire. Le roman commence comme un roman noir lorsque l’on découvre la disparition de Julie. Julie est la sœur aînée de Séléna et la fille de Raymond et Margery. Cette partie est très intéressante car l’on découvre à quel point la cellule familiale se disloque dès qu’un de ses membres disparaît et ce d’autant plus lorsqu’on ne sait pas ce qu’il est advenu de la personne disparue.

L’enquête est longue, différentes pistes sont exploitées, que ce soit celle d’un violeur en série ou celle d’une disparition dans un lac avoisinant. Au bout de quelques années, l’enquête s’essouffle et toutes les pistes n’aboutissent à rien.

La famille essaie tant bien que mal de survivre à cette absence. Le deuil est vécu différemment selon les membres de la famille. Les parents se séparent, n’ayant pas le même point de vue sur les circonstances du départ de Julie, chacun accusant l’autre d’être coupable du départ de celle-ci. Margery pense qu’elle n’est plus de ce monde, Raymond reste persuadé qu’elle est vivante. Quant à Séléna, seule enfant du couple, elle va continuer à vivre dans l’ombre de sa sœur et grandir sans elle tant bien que mal.

Vingt ans plus tard, Raymond est décédé et Séléna a du mal à vivre entre travail précaire et alcoolisme latent. Alors quand une femme se disant être Julie se présente à Séléna, cette dernière s’interroge. Est-ce vraiment elle ? Sinon qui est-elle ? Entre culpabilité et rancœurs, Séléna va essayer de comprendre ce qui a pu provoquer une fracture dans la vie de sa sœur. Et c’est à partir de là que l’auteure m’a perdu, qu’il y a eu une réelle fracture dans ce roman. En changeant de registre, l’auteure m’a embarqué dans une histoire où je n’ai pas compris les tenants et les aboutissants. ? J’avoue que je n’ai pas non plus compris la fin, tant ce livre est parti un peu dans tous les sens. J’ai eu l’impression d’osciller entre rêve et réalité mais sans comprendre où j’étais vraiment.

Livre reçu dans le cadre d’un service presse via Netgalley. Je les remercie ainsi que la maison d’édition pour l’envoi et leur confiance.

Littérature·Romans

Dans l’Ombre de Mei

Dans l’ombre de Mei est un roman écrit par Lysiane Gardino et publié aux Éditions des Lacs.

Il y a parfois des rencontres qui ne se font pas et ce roman en fait partie pour moi. Je l’ai choisi lors d’une dernière masse critique Babélio et je pense après réflexion, que ce fût une erreur de choix, au vu de tous les retours positifs que j’ai lu. Je pense juste que je n’étais pas le « bon » public pour ce roman. J’en attendais quelque chose de différent et je n’ai pas été transportée.

Liang est un jeune homme qui a été élevé par ses grands-parents et qui élève seul sa fille. En croisant sa sœur jumelle Bao dont il ne connaissait pas l’existence, ils vont partir ensemble à l’origine de leurs racines.

Tout d’abord je n’ai pas adhéré au style d’écriture que j’ai trouvé plutôt simple, quelques tournures de style un peu plus soutenues ponctuent le récit. C’est notamment au niveau des dialogues que cela pêche, j’ai trouvé que certains dialogues manquaient de réalisme. J’en ai parfois levé les yeux au ciel.

Au niveau de l’intrigue, je l’ai trouvé un peu trop invraisemblable, les faits s’enchaînent un peu trop facilement, comme « par hasard ». Certaines contradictions jalonnent récit et rend l’ensemble parfois incohérent. Et puis il s’agit normalement d’un roman noir, mais il s’agit surtout d’histoires d’amour : l’amour passionnel, l’amour tendresse, l’amour filial, avec tout ce qu’il apporte de bon mais aussi dans ses plus basses facettes. On me promettait de voyager en Asie, le voyage a été court, sur 48h et quelques pages…

Je n’ai réussi à m’attacher à aucun des personnages, tant ce qu’ils vivaient étaient loin de moi. Je les ai trouvé assez plats.

J’ai néanmoins beaucoup aimé le final que j’ai trouvé assez noir et je pense que j’aurais plus apprécié ce roman s’il aurait tenu la même ligne directrice tout au long du roman.

J’ai mis du temps à poser mes mots. J’ai pu échanger avec la maison d’édition et Kevin, le fils de l’auteure et je les remercie pour leur écoute et leur bienveillance.

Littérature·Romans

Libres Dans Leur Tête

Libres dans leur tête est un roman écrit par Stéphanie Castillo-Soler et publié aux Éditions Librinova.

La Petite Histoire :

Romain et Laurent sont 2 jeunes hommes que tout oppose. Romain a vécu de foyer en foyer et ses relations au sein de la cité vont le conduire en prison où il va rencontrer Laurent. Issu d’une famille bourgeoise et promis à un avenir prometteur, Laurent est condamné pour avoir voulu défendre sa sœur.

L’avis de la Belette :

Entre ces 2 hommes aux parcours différents va se créer un lien indéfectible, une réelle amitié. Dans ce huis-clos touchant, on va suivre l’évolution des relations entre les 2 hommes. De la répulsion, du mépris du départ, ils vont apprendre à se connaître et à cohabiter pour s’apprécier au-delà des murs de la prison. Ils vont se créer leur propre famille de cœur.

La prison est ici en toile de fond, le cœur du sujet n’est pas là. Néanmoins, on en apprend un peu sur les conditions de détention et le fonctionnement du système carcéral, entre les détenus, mais aussi le fonctionnement de la bibliothèque. D’ailleurs dans cette bibliothèque, ils vont rencontrer Serge, détenu depuis de nombreuses années et qui va être celui par lequel ils s’épanchent, se questionnent. Vous l’aurez compris la littérature et l’art en général ont une part importante dans ce récit. Ils vont être vecteur de la capacité de résilience de Romain et de Laurent. Ils vont leur permettre d’accéder à des mondes qu’ils ne connaissaient pas l’un et l’autre. Il faut bien l’avouer ces 2 jeunes gens sont doués, chacun dans leur domaine et la prison va faire émerger leurs talents respectifs. Il y est aussi fortement question de l’humain, dans ce qu’il a de plus beau, l’amour de soi et l’ouverture à l’autre.

On pourrait croire que c’est un roman un peu rose, car il parle aussi d’amour, mais il reflète aussi une réalité parfois sombre. Ce roman sème ses petites graines dans la terre aride de la prison, jusqu’à éclore tel un coquelicot, symbole de vie, de plénitude et de bonheur.

J’ai reçu ce roman dans le cadre d’un service presse proposé par l’auteure et je la remercie pour l’envoi de son roman et pour sa confiance.

Littérature·Romans

La Femme Muette

La femme muette est un roman écrit par Mathieu Albaïzeta et publié aux Éditions des Lacs.

Ce roman commence comme une belle histoire d’amour, quand Louise rencontre René. Mais « les histoires d’amour finissent mal… en général ». Et on sait dès les premières phrases que cette histoire d’amour va se terminer de façon tragique.

Pourtant, Louise y a cru à cette belle histoire avec le beau René, travailleur, avec qui elle a eu 2 beaux enfants et qui lui a permis d’avoir une vie de rêve. Une vie de rêve vraiment ? Car au fur et à mesure des années, entre Louise et René va s’instaurer un rapport bien différent de ce que l’on peut appeler de l’amour.

Des remarques désobligeantes à de la violence psychologique puis physiques, rien ne sera épargné à Louise. Même la plus humiliante des situations. Je me suis sentie mal à l’aise tout au long de ma lecture et particulièrement lors de cette situation. Je me suis sentie un peu comme un voyeur. Je pense que c’est dû au fait que ce roman peut se lire comme un témoignage. J’ai eu le même ressenti en lisant le témoignage de Jacqueline Sauvage. J’ai lu La femme muette il y a un mois environ et je pense qu’il m’a plus touché que je ne le pensais. Poser des mots sur l’histoire de Louise me fait monter les larmes aux yeux…

J’ai eu envie de lui dire viens, je t’emmène loin de lui, je te libère de cet homme qui ne se rend pas compte à quel point tu l’aimes et qui joue avec ton amour pour assouvir sa toute puissance. Louise ne partira pas, parce que malgré tout elle l’aime son René, elle l’aimera jusqu’au bout. Et puis elle fait partie de cette génération de femmes pour lesquelles le mot divorce ne devait pas être prononcé, qui ont subi plus qu’elles n’ont vécu. Cette violence dont les enfants ont été les témoins et qui ont fui dès qu’ils ont pu.

L’auteur, grâce à une écriture franche et directe, nous entraîne avec ce roman court mais puissant dans l’histoire de Louise avec un rythme soutenu, comme s’il y avait une urgence à tourner les pages. C’est un très bon roman psychologique sur l’emprise psychologique et la violence des mots, mais pas que. Ce roman se déroule à une période où le statut de la femme n’était pas le même qu’aujourd’hui et pourtant, tous les jours, les faits divers nous démontrent que trop de Louise existent encore…

Ce soir, j’ai une pensé pour toutes ces Louise…