Le consentement est un témoignage écrit par Vanessa Springora et publié aux Éditions Le Livre de Poche.
Vanessa a 14 ans lorsqu’elle fait la rencontre d’un célèbre écrivain de 30 ans son aîné avec lequel elle va entretenir une liaison pendant plus de 2 ans.
J’ai lu ce livre en lecture commune ce qui nous a permis d’échanger lors de cette difficile lecture. Ce témoignage est court mais il est glaçant et il mérite de faire quelques pauses en cours de lecture.

Car non seulement ce témoignage est édifiant concernant la pédophilie mais il dénonce également l’entourage et la protection des mineurs. Cet entourage qui n’a pas réagi lors de la relation connue de (presque) tous. Entre un père absent qui réagit sans dénoncer et une mère qui accepte même de dîner avec sa fille et son amant (sic!), Vanessa (enfin V.) a grandi trop vite dans un monde d’adultes. Elle n’a pas été protégé par les siens.
Sa mère est éditrice et c’est par cet intermédiaire que V. va faire la connaissance de cet homme. Homme qui au-delà d’être pédophile est également un incroyable pervers. Il la dénigre dès que possible, en fait son objet dans tous les sens du terme. Il la harcèle dès que V. prend son envol et s’éloigne de lui. Ce qui m’a aussi dérangé c’est l’impunité avec laquelle cet homme s’est permis de pratiquer ces actes envers de nombreuses autres jeunes filles et jeunes enfants. Protégé par les institutions et par l’intelligentsia littéraire, l’auteur relate en plus ces faits dans l’écriture de ses livres, ce qui ne choque personne à priori. Je vous mets en lien la vidéo d’une partie d’une émission d’Apostrophe où G. est interpellé par une auteure canadienne. Ce qui me dérange le plus dans cet extrait, ce sont les réactions des autres personnes présentes.
J’ai été mal à l’aise dès le début de ma lecture, avec une sensation de voyeurisme mais ceci est nécessaire pour comprendre la suite de ce témoignage. Le côté malsain de ce livre perdure tout au long de la lecture. J’ai même ressenti une haine de plus en plus forte envers cet homme mais aussi envers cette société qui protège ces prédateurs qui sous couvert de « célébrité » sont couverts d’une immunité. Ce livre interroge et interpelle et je pense que c’est ce que voulait l’auteure, libérer la parole. Une lecture difficile mais nécessaire. C’est aussi un témoignage sur la résilience car malgré tout ce qu’elle a vécu, l’auteure a su rebondir au gré de nombreuses souffrances et addictions.