Littérature·Romans

Côté Père

Côté père, un roman de Jean-Claude Farge aux Éditions Librinova.

La Petite Histoire :

Estelle vient d’apprendre le décès de son premier amour, Lucien. Ce dernier était parti sans l’avertir pour rejoindre la Légion étrangère, où il est mort au front. Son départ fît /suite aux décès successifs de sa sœur et de son père.

Estelle va enquêter et essayer de comprendre le choix de Lucien et ce qui l’a poussé à la quitter.

L’avis de la Belette :

J’ai effectué cette lecture dans le cadre du Jury des Lecteurs Librinova.

J’ai eu du mal à rentrer au début dans l’histoire. Je ne savais pas où l’auteur voulait m’amener et le style me rebutait un peu.
Une fois que le voile s’est levé, j’ai beaucoup aimé l’intrigue de ce roman. J’ai apprécié la façon dont l’auteur nous narre l’histoire de cette famille. Il y est question de deuil, de perversité, de culpabilité, de manipulation, des relations familiales, des secrets de famille. La famille est au cœur de ce roman. Ici l’auteur nous montre la place de chacun au sein des familles et les rôles qu’ils peuvent y jouer. On en apprend beaucoup sur ces familles fondées sur le système patriarcal. Plus précisément ici, l’auteur nous parle de la place du père au sein de ces familles : dieu tout-puissant ou monstre ? D’autant plus que la mère est ici inexistante et n’a qu’un rôle de faire-valoir. Ce qui laisse un peu (trop?) de place au père. Au final, on se rend compte que derrière chaque homme peut se cacher un monstre.


Il interroge aussi sur le fait que les choix que nous faisons dans la vie ont un impact non seulement sur la nôtre mais aussi sur celle de nos proches.

Il est juste dommage qu’il n’y ait pas eu d’effort fait sur la couverture.

Bref, j’ai bien aimé !

Littérature·Thrillers, romans noirs

Les Murmures du Lac

Les murmures du lac, un roman à suspense de Karine Lebert aux Éditions France Loisirs.

La Petite Histoire :

Isaure revient dans sa région natale, la Vendée, d’où elle est partie brusquement 20 ans auparavant. Voulant renouer avec Lucille, sa sœur jumelle, elle assiste à son accident mortel. Une idée folle va germer en elle, elle va prendre la place de sa sœur.

L’avis de la Belette :

J’ai entendu parler de cette auteure grâce à Laure du compte @Boulimielivresque sur Instagram et du blog éponyme (Je vous mettrais les liens en bas de l’article). J’ai d’ailleurs lu ce roman en lecture commune avec elle. Et nous avons eu les mêmes ressentis. N’hésitez pas à aller voir son article. Outre ce roman, Karine Lebert a écrit un diptyque sur la seconde guerre mondiale qui avait enchanté Laure (Les amants de l’été 44 et Pour l’amour de Lauren).

Ici, c’est un roman plus contemporain, plus un roman à suspense. Si vous aimez l’action, ce n’est pas le cas ici. Nous suivons donc Isaure qui suite à l’accident de sa sœur va prendre sa place. Il faut dire que malgré leur gémellité, les 2 sœurs ont des vies diamétralement opposées. La ressemblance physique est là mais c’est tout. Tout a déjà commencé dès l’enfance, Isaure avait du mal à obtenir l’attention de ses parents, et particulièrement de sa mère, face à la perfection de sa sœur. Elles ne partageaient rien. On ne retrouve pas ici les liens particuliers qui unissent les jumeaux monozygotes. Autant Isaure a eu une vie de baroudeuse, autant Lucille a une situation aisée. On apprend qu’Isaure est parti brutalement suite à un événement que l’on découvrira au cours de la lecture. Isaure va peu à peu se fondre dans la vie de sa sœur, malgré la surprise qui l’attend. Elle découvrira aussi que sa sœur n’avait pas une vie si parfaite que ça et qu’elle aussi avait ses secrets.

Autant la première partie est intéressante, la lecture fluide, autant je n’ai pas compris le chemin qu’a pris la seconde partie. Certaines situations m’ont paru invraisemblables et ont nuit à la cohérence du récit. La placidité des proches ainsi que de la police m’a agacé. Je n’ai rien ressenti de particulier pour Isaure aussi, qui se révèle être au final une sacrée manipulatrice. Malgré de petites difficultés rencontrées, elle s’en est sortie à chaque fois un peu trop facilement à mon goût.

Néanmoins, j’ai apprécié les descriptions de l’ile d’Yeu, de la Vendée. L’auteure aura eu le mérite de me faire un peu voyager. Même si l’intrigue en elle-même ne m’a pas emballée, sa plume oui. Je découvrirais donc avec plaisir sa diptyque.

Bref, une histoire de femmes, de sœurs, de liens fraternels, qui ne m’a pas convaincue.

Liens de Laure :

Instagram : https://www.instagram.com/boulimie_livresque/?hl=fr

Blog : http://boulimielivresque.blogspot.com/

Littérature·Romans

Bazaar

Bazaar, un roman de Julien Cabocel aux Éditions L’Iconoclaste.

La Petite Histoire :

Dominique, publicitaire parisien, décide de tout plaquer sur un coup de tête. Direction le sud au volant de sa Ford Taurus. Il roule, roule, jusqu’à la panne sèche qui l’amène jusqu’au motel Bazaar.

L’avis de la Belette :

Dès son arrivée au Bazaar motel, le décor et l’ambiance sont plantés. L’ensemble m’a donné l’impression d’être dans le film Bagdad café et la chanson du film ne m’a pas quitté tout au long de ma lecture.

Dans ce motel, Dom, comme il va être surnommé, va rencontrer des personnages singuliers : Stella qui tient cet établissement et Vic, sa fille ; Dan, l’homme à tout faire ; Théo qui fabrique des animaux particuliers ; Gene l’homme ressource en matériel ; Millie, tatoueuse et cet homme, photographe, que Dom rencontrera à plusieurs reprises… Tous ces personnages sont des êtres cabossés par la vie pour différentes raisons. Peu à peu des liens vont se créer entre Dom et ce groupe de personnes.

Ce voyage est pour Dom un moyen de faire le point sur sa vie. Il ne le fera pas seul, ce seront tous ces personnages autour qui vont l’amener à réfléchir et à faire des choix. Et on s’aperçoit que ce ne sera pas le seul à devoir faire des choix.

Ce roman n’est pas un road-trip, comme j’ai pu le lire. C’est plutôt un roman introspectif. Un livre qui se savoure, à lire lentement.

Un beau premier roman qui oscille entre rêve et réalité, un peu étrange mais dépaysant, à l’écriture poétique. Un roman qui nous interroge sur notre propre sens de la vie. Que voulons-nous faire vraiment ? Qu’est-ce qui est important pour nous ? Et si le hasard n’existait pas ? Et si les rencontres que nous faisons ont un sens ?

Bref, j’ai beaucoup aimé !

Littérature·Romans

Comme des frères

Comme des frères, un roman de Claudine Desmarteau aux Éditions L’Iconoclaste.

La Petite Histoire :

Raphaël nous raconte son adolescence, de l’insouciance jusqu’au drame qu’il a vécu.

L’avis de la Belette :

Nous suivons ici une bande de potes au moment d ‘adolescence et c’est l’un d’entre eux qui nous raconte cette période à la fois joyeuse et triste car un drame est survenu. Celui qui raconte, c’est Raphaël, 16 ans, qui nous relate leurs moments d’insouciance jusqu’à un samedi de février où tout a basculé. Ce drame a marqué le groupe et surtout Raphaël. Le groupe a pris des chemins différents et cet événement a plongé Raphaël dans un profond sentiment de culpabilité. Un événement qui l’a marqué dans sa vie de jeune adulte, ayant désormais 22 ans quand il nous raconte cette histoire.

Ils sont nombreux dans cette bande de potes avec Raphaël : Kevin, le nerveux, Idriss, le discret, Saïd, le rigolo, Thomas le mal-élevé et Lucas le mou. Et pourtant ils s’entendent à merveille et se complètent. Et puis arrive Quentin, surnommé « queue de rat » par le groupe. Pas facile de s’intégrer quand on est nouveau dans un établissement scolaire. Heureusement, Quentin n’est pas vraiment seul car il y a aussi Iris,sa sœur jumelle qui va troubler Raphaël.

Ce groupe est semblable à bon nombre de groupes d’adolescents, en transition entre la fin de l’enfance et la peur de rentrer dans cette future vie d’adulte. Ils se retrouvent après les cours, n’ont pas un engouement scolaire très prononcé, jouent aux jeux vidéos, matent les filles, s’organisent des soirées improvisées où alcool et joints sont présents. Les premières expériences font leurs apparitions et puis il y a ces vidéos de défis de Jackass qu’ils regardent… C’est un moment où ces adolescents se croient invincibles.

Je pensais que l’auteure partait dans une certaine direction en commençant ma lecture, d’autant plus que les chapitres en italiques accentuaient ce ressenti. Mais au final ce n’est pas le cas et Claudine Desmarteau va bien plus loin que cela.

Elle décrit avec perfection les émois des adolescents avec des mots simples mais bien choisis. Les phrases sont courtes, ce qui rend le récit d’autant plus percutant. Un roman qui sonne plus que juste. Vous vous retrouverez certainement dans certaines situations et vous repenserez avec nostalgie à cette période d’insouciance.

Au fur et au mesure de la lecture la tension monte car dès le départ on sait que quelque chose va se produire. Mais j’ai trouvé que vers la fin, cela s’essoufflait un tout petit peu, ce qui fera de cette lecture non pas un coup de cœur mais une excellente lecture.

Claudine Desmarteau écrit habituellement pour la jeunesse et il s’agit ici de son premier roman adulte, un roman très réussi. J’ai trouvé des similitudes avec Sale Gosse de Mathieu Palain, toujours aux Éditions L’Iconoclaste dont je vous avais parlé ici : https://labelettestephanoise.home.blog/2019/08/16/sale-gosse/

« On se sentait libres, vivants, invincibles ».

Bref, j’ai adoré !

Le roman sort le 4 mars 2020, je vous le conseille fortement.