Les voleurs de beauté, un roman de Pascal Bruckner, aux Éditions Grasset.

Pascal Bruckner est un romancier et essayiste français d’environ 70 ans. Il a reçu le Prix Renaudot en 1997 pour Les voleurs de beauté.

La Petite Histoire :

Mathilde est interne en psychiatrie. Un jour, elle reçoit un homme, Benjamin, qui va lui raconter son étrange histoire.

Parti en week-end avec Hélène, sa compagne, la neige les bloque. Ils trouvent refuge dans une maison où vivent 3 étranges personnages : Jérôme, Francesca et Raymond. Dans cette maison, rien ne va se passer comme prévu…

Mais qui est donc Benjamin ? Et où est passé Hélène ?

L’avis de la Belette :

Un roman original difficile à catégoriser : Roman fantastique ? Thriller ? Conte cruel ? Philosophique?

L’histoire est angoissante et le suspense est présent tout au long du roman. On essaye avec Mathilde de comprendre ce qui s’est passé. J’ai essayé d’émettre des hypothèses. Mais même en spéculant, l’auteur réussit à nous amener sur d’autres chemins.

Le personnage de Benjamin est intéressant et très complexe. Attiré par le beau et l’argent, c’est un usurpateur. Un jeu dans lequel Hélène a vu clair, et elle va profiter de son ascendant sur lui. Il va devenir son gigolo. Leur relation n’en devient que plus complexe car elle est faussée dès le départ. Elle prend même parfois des tournures perverses.

Dans ce roman, les bourreaux et les victimes s’interchangent. Quand un personnage est victime, il deviendra par la suite bourreau. Et ceci au terme de relations perverses, cruelles, et de manipulations.

Pascal Bruckner critique ici ce qu’est le « beau », l’importance de l’apparence dans notre société actuelle, dans laquelle le succès et la beauté vont de pair. Il parle aussi de cette peur de vieillir, de la volonté de vouloir perpétuer une certaine jeunesse éternelle chez certains individus.

Un roman bien écrit mais que j’aurais plus apprécié si la fin aurait été un peu plus fracassante.

Bref, j’ai bien aimé !

Et vous, connaissez-vous ce roman ou cet auteur?

La vraie vie, un roman sous la forme d’un huis clos familial d’Adeline Dieudonné aux Éditions L’Iconoclaste.

La vraie vie est le premier roman de cette jeune auteure belge, qui a eu énormément de succès lors de la rentrée littéraire de 2018. Il a obtenu plusieurs prix : Prix du roman Fnac 2018, Grand Prix des lectrices Elle, Roman 2019, et le Prix Renaudot, Prix des lycéens, 2018.

La Petite Histoire :

On suit l’histoire d’une jeune fille dont on ne connaîtra jamais le nom. Elle vit dans une maison cossue entre un père violent et une mère soumise.

Son refuge ? Son frère Gilles, qui est un peu plus jeune qu’elle. Leur relation est fusionnelle jusqu’au jour où un drame se produit. Gilles change alors de comportement. D’un équilibre déjà fragile, cette famille va connaître des heures encore plus sombres.

L’avis de la Belette :

C’est un roman qui m’attirait beaucoup depuis sa sortie. Les nombreux prix obtenus ne faisaient que renforcer cette envie. Mais les médias en parlaient trop. J’ai pris du temps avant de me le procurer. Et lorsque je l’ais trouvé d’occasion, je me suis dit que c’était peut-être le moment.

Je m’attendais à un conte, une fable poétique… Il n’en est rien. Bien au contraire, c’est une œuvre sombre, très sombre. Et ce jusqu’à la dernière ligne où rien n’est épargné. Il n’émergera jamais un petit rayon de lumière à partir du moment où le drame se produit.

Cette noirceur se voit dans toutes les relations de l’héroïne, qui sont assez malsaines. Que ce soit dans sa famille, avec son père, puis son frère, et avec le Champion, qui m’a dérangé.

C’est un roman à la lecture éprouvante, dans laquelle il y a beaucoup de violences. Néanmoins, la plume d’Adeline Dieudonné est agréable. J’ai bien aimé son écriture.

Je pensais que la relation fraternelle allait être au centre de ce roman. Or, après le drame, le roman se recentre sur l’héroïne. Ce que j’ai trouvé dommage car j’aurais aimé que le changement de comportement psychologique de son frère soit plus développé, un peu plus mis en avant.

Cette relation fraternelle, je l’ai trouvé très touchante dans la façon dont l’héroïne essaye de la préserver. Elle essaye de protéger son frère et essaye de trouver des stratagèmes pour qu’il aille mieux, mais elle n’y arrive pas, ce dernier ayant perdu son innocence.

Un roman dans lequel j’ai eu du mal à me situer dans le temps et dans l’espace, et c’était peut-être pour brouiller quelques pistes. Mais j’ai besoin dans ma lecture d’un minimum de cadre que je n’ai pas trouvé ici.

Je pense au final que j’attendais beaucoup de ce roman et que j’avais de hautes exigences à son encontre. C’est un roman à lire, ne serait-ce que pour découvrir la plume de cette auteure prometteuse.

Bref, j’ai bien aimé !